Au fil des ans, nous nous sommes accoutumés aux déferlantes de passions et aux incidents violents qui émaillent les périodes pré et post électorales. Pourtant, probablement à quelques mois des prochaines élections, le climat chargé d’incertitude dans lequel elles se préparent, laisse présager une période électorale plus turbulente que d’habitude. L’essentiel pour nous au sein du réseau ZL, c’est d’être prêts, de nous protéger et de veiller à préserver nos capacités d’assurer, en toutes circonstances, notre mission et de continuer à proposer des services utiles à l’ensemble des citoyens et citoyennes.
Au regard de ces deux dernières questions, il est important de savoir dissocier ce qui relève de la communication politique de ce qui concerne la communication publique. Il faudra surtout convaincre nos interlocuteurs de la sphère politique du bien-fondé de cette dissociation si nous sommes amenés à leur refuser poliment des faveurs.
Rappelons d’abord que la communication politique vise essentiellement à favoriser l’élection d’un candidat politique. Elle est conduite par les équipes du candidat et des agences de communication commanditées à cet effet. Tandis que la communication publique est émise par des établissements d’intérêt publics, qui visent uniquement des objectifs non lucratifs et non mercantiles.
La communication publique s’adresse à tous. Elle joue un rôle majeur dans l’organisation de la vie des populations. La communication publique a pour missions principales d’informer les usagers et les citoyens sur les grandes questions liées à leur santé, leur environnement, à l’évolution des comportements de la société, pour ne citer que celles-là. Elle est donc un service public et ne doit, en aucun cas, être perçue comme profitable à un élu ou une personnalité politique.
En période électorale, le cadre légal et règlementaire est notre boussole et le premier texte que nous opposons aux personnalités politiques est bien la loi électorale. Depuis 1987, nous retrouvons les dispositions suivantes dans toutes les lois électorales que ce pays a connues :
Article 115.- Les candidats et candidates, partis et groupements politiques peuvent utiliser tout moyen de communication collective pour exposer leur programme. Cependant, il leur est interdit d’apposer affiches, graffitis et autres, sur les clôtures, murs, portes des maisons privées, des édifices d’intérêt public (lieux de cultes, écoles, hôpitaux, monuments historiques, etc.) sous réserve des sanctions prévues à la présente Loi.
Article 121.- Aucun fonctionnaire ou autorité publique ne peut utiliser les matériels et ressources de l’État pour se livrer à des activités de propagande électorale en sa faveur ou en celle d’un ou de plusieurs candidats, partis ou groupements politiques, sous réserve de sanctions prévues dans la présente Loi.
Article 121.1.- Aucun matériel, aucun bien, aucun véhicule de l’État ne peut servir à la campagne électorale d’un ou de plusieurs candidats, d’un ou de plusieurs partis ou groupements politiques.
Ces dispositions garantissent le respect de la neutralité du service public. En les adoptant et en veillant à leur application au sein de ZL, l’Exécutif réaffirme la neutralité de l’organisation et s’assure qu’elle et son action sont perçues comme bien public. Cette perception est notre première protection et garantit la continuité de service indépendamment des soubresauts du moment.
Le corollaire de la neutralité est bien le devoir de réserve de chacun des collaborateurs de ZL. Au travail, chacun est libre de ses opinions, convictions et préférences politiques, mais dans le strict respect des obligations de discrétion et de secret professionnel. En dehors du service, nous recommandons de veiller à ne pas associer ZL aux activités politiques auxquelles vous pourriez participer à titre personnel. Plus concrètement, il faut, par exemple, éviter de se rendre à un meeting avec un gilet ZL.
Dans le même ordre d’idées, la loi électorale nous donne des pistes pour éviter que les actions de communication pendant la période préélectorale soient perçues comme de la propagande en faveur d’une personnalité ou de l’élu sortant. Ainsi, pourrions-nous éviter de programmer des activités de communication publique pendant la période officielle de la campagne électorale. Il conviendra aussi d’être très circonspect quant aux activités de prévention. Il serait préférable de les programmer en liaison avec la direction de la sécurité et protection. Dans tous les cas de figure, les actions de communication veilleront à n’aborder que des thématiques d’intérêt général sur un ton neutre et informatif.
Outre les mesures dites passives de protection comme le respect de la loi électorale, d’autres mesures plus proactives prises par la direction de la sécurité et protection de Zanmi Lasante concourront à garantir la sécurité du personnel en général et celle des visiteurs présents au pays pendant la période.
Les consignes seront communiquées au moment opportun. Leur efficacité dépendra essentiellement de la robustesse du dispositif de transmission et de relai d’informations qui sera mis en place entre les différentes entités et les responsables de sites pour une meilleure coordination. Chaque situation fera l’objet d’une analyse et de consignes adaptées en fonction de paramètres prédéterminés par la direction avant même l’envoi du personnel dans certaines zones du pays. Les facteurs intervenant en sécurité sont : le risque, la menace (primaire, secondaire), la vulnérabilité, l’impact et les facteurs de risques. Par exemple, en fonction des informations dont nous disposons à l’instant T, nous pouvons recommander à un chauffeur de garder son calme et sa sérénité tout en réduisant la vitesse de son véhicule, même si il traverse un quartier souvent en proie à des troubles à l’ordre public. D’où l’importance de la remontée d’information. La direction de la sécurité compte sur la compréhension de tous pour maintenir vivant le dispositif et le respect des consignes.
La sécurité est avant tout une affaire de personnes. Que ce soit volontaire ou non, l'être humain est souvent la faille dans la sécurité. Pour toutes questions et suggestions, n’hésitez pas à contacter Ernst Montoban au 3170- 1588, Sheila Laplanche au 4893- 9664.